ACS devoile de votre propos :
« Quel plus beau propos, dans l’antiquite, sur le coit ? Quel plus severe sur l’amour ? » j’suis d’accord avec lui. En lisant votre texte, rappelez-vous bien que c’est la traduction d’un poeme ecrit ils font 20 siecle a partir d’idees concues Il existe 23 siecles : ils savaient bien peu de trucs sur le fonctionnement des corps, mais beaucoup sur l’ame. Aujourd’hui, on dit « epicurien » tel synonyme de debauche. C’etait aussi, pendant un moment, votre possible pour bon nombre pour denigrer nos idees d’Epicure, qui allaient contre l’ordre etabli (mariage, suprematie de l’homme concernant l’actrice). Non, etre epicurien, c’est vivre dans la mesure, au juste milieu, une sorte de sagesse bouddhique mais avec l’acceptation des plaisirs naturels en vie, dont le sexe.
L’adolescent fougueux, des que circule en lui J’ai semence murie en un jour dans son corps, Voit en reve venir de charmants simulacres, Avec un beau visage et un teint eclatant, Qui excitent l’endroit tout gorge de semence :
Au point que beaucoup souvent, revant a l’acte aussi, Cela repand la liqueur qui souille sa tunique. Cette semence, c’est cette dernii?re en nous qui s’agite, Des que notre croissance a muri des organes. Mais toute excitation varie par rapport aux etres : Seul un humain emeut en l’homme la semence. Des qu’elle abonde trop, venant de tout la peau, Descendant a travers les membres, nos organes, Elle vient s’amasser en certains lieux sensibles, Excitant aussitot des parties genitales. Les voila stimulees, l’ensemble de gonflees de seve ; J’ai volonte surgit d’en souiller qui l’on kiffe : L’esprit vise la peau qui le blessa d’amour. Car forcement nous tombons du cote d’une plaie, Notre sang vient tacher qui nous porta finir, C’est sur notre ennemi que coule le jet rouge… Ainsi de l’homme atteint par des traits de Venus Que lui lance un garcon aux membres feminins Ou une femme offrant l’amour par bien son corps : Il tend vers qui le frappe, il brule de le prendre, D’evacuer dans le corps la liqueur nee du sien ; Car le desir muet appelle le bonheur. Voila votre qu’est Venus, ce qu’on nomme l’amour, Voila quelle douceur en les c?urs goutte a goutte Venus a distillee. Puis vient le froid, l’angoisse… L’aime est-il absent ? Son image partout Est presente, son doux nom forcement nous obsede… Nous ferions mieux de fuir tres vite ces images, De n’alimenter jamais notre amour davantage, De tourner notre esprit vers un quelque autre objet! Le premier corps venu suffit a notre seve ; Pourquoi Notre reserver Afin de un unique amour Qui nous voue a tout coup au chagrin, aux probli?mes ? A le nourrir, l’abces se ravive et s’incruste. Notre frenesie s’accroit, le mal devient plus grave, Si de nouvelles plaies n’effacent la toute premiere, Si tu ne devies pas des elans de ton c?ur, Si tu ne viens trouver au hasard des rencontres, Pour te soigner errant, la Venus vagabonde ! Car empi?cher l’amour, votre n’est gui?re se priver Plusieurs plaisirs de Venus ; c’est en jouir sans rancon. Le bonheur est plus pur chez les amants sereins que chez ces malheureux dont l’ardeur passionnee Erre et flotte indecise au seuil aussi d’aimer. Par quoi jouir d’abord ? Par le regard ? Par nos mains ? Ils etreignent leur proie, la griffent, lui font mal ; Morsures et baisers lui meurtrissent les levres ! C’est que Notre volupte chez ceux-la n’est jamais pure ; Plusieurs aiguillons secrets des pressent de blesser Qui fera surgir en eux ces germes de fureur. La douceur de Venus, au plus fort de l’amour, Vient freiner ces elans ; voila que le plaisir Entre eux se fait caresse, apaise les morsures. L’amour espere un temps libre eteindre dans sa cause Le feu qui le consume ; il n’en reste que dalle, jamais ; Car la nature aussi impose le contraire. C’est bien l’unique cas ou plus nous possedons Plus notre c?ur s’embrase en des desirs furieux. Aliments et boissons penetrent notre corps, Viennent le remplir tout, organe apres organe. Ainsi la faim, la soif s ‘apaisent rapidement. Mais du plus beau visage et du teint le plus frais Rien ne penetre en nous dont nous puissions jouir, Sinon, mais si tenus, de vagues simulacres, Comme autant d’espoirs vains que seul le vent emporte… c’est votre dormeur qui reve qu’il a soif Et ne degote nullement d’eau pour eteindre ce feu. Une riviere ? Cela court. Ce n’etait qu’un mirage… little people meet Cela meurt de soif au fond du torrent ou il boit ! Ainsi paraissent nos amants ivres de simulacres : J’ai vue de l’etre aime ne est en mesure de les rassasier, Leurs mains rien arracher des membres graciles ; Ils errent incertains sur le corps bien entier. Enfin ils vont cueillir la fleur de la jeunesse ; Ils sentent dans leurs corps la volupte qui monte ; Venus va feconder le sillon d’la copine; Leurs deux corps vont se fondre, ils melent leurs salives Ils s’aspirent l’un l’autre, ils se boivent, se mordent… En vain ! Leur corps ne pourra absorber l’autre corps, Non plus qu’y penetrer et s’y fondre en entier. C’est pourtant, dirait-on, l’optique de leur combat, Tant ils sont enchaines par les liens de Venus, Tant ils se liquefient aux spasmes du bonheur ! Enfin, quand le desir explose, il se detend ; Apres tant de violence un court repit s’installe ; Puis un nouvel acces de fureur les reprend : C’est qu’ils ne savent gui?re eux-memes votre qu’ils veulent ; Ils ne vont pas pouvoir trouver de remede a leur mal, Ils ignorent la plaie secrete qui les ronge. Ce n’est jamais bien : ils se consument a la peine ; Toute leur life peut dependre des caprices d’un autre ; Leur bien part en fumees, en tapis, en cadeaux ; Ils oublient leurs devoirs. trahissent un honneur. A leurs pieds parfumes brillent des escarpins, Leurs doigts scintillent d’or, de diamants, d’emeraudes, Notre pourpre sur leur corps boit la sueur de Venus. L’argent qu’ont amasse leurs parents part en robes, En bandeaux, en tissus d’EIide ou de Ceos. Ce ne sont que festins, que fetes raffinees, Coupes toujours remplies, parfums, bijoux, guirlandes… Vains efforts ! De la source aussi des plaisirs Quelque chose d’amer surgit tel une angoisse Qui jusque dans les fleurs prend l’amant a J’ai gorge.